Partie 2
Martin était impatient de passer son test pour faire partie du NJSP. Il décida, pour se changer les idées, de visiter le secteur dans lequel il allait sûrement patrouiller. C’était un magnifique quartier où on pouvait retrouver des petites maisons remplies de vie. Il y avait également non loin de la maison de ses parents un parc mignon comme tout où, souvent, des enfants s’amuser comme des fous. Martin compara rapidement le quartier à une petite ville de campagne, car tout le monde s’entraidait et il y existait toujours une joie de vivre et comme si ce n’était pas assez, en bas de la rue, il y avait un mignon petit café avec une architecture de style baroque. Martin se dit qu’il irait dans ce café pour se relaxer un peu.
Il ouvrit la porte et une odeur de café frais lui inonda les narines. Une jeune femme, avec un tablier brun et un logo avec les mots « The best coffee for you! », le vit rentrer et lui dit :
« You are lucky, we just made a new serving of coffee!
- Well, I came in at the right moment I think, a dit Martin.
- Haha, that’s right, you came at the perfect moment. My name’s Lily, what can I get you sir? »
Martin trouvait cette jeune femme très belle, et n’hésita pas à sortir son grand jeu. Il commença à la draguer :
« Hé bien, je ne sais pas, mais je sais ce que je pourrais vous donner moi, dit-il d’un air coquin.
- Vous parlez français ?!?
- Vous aussi ? répliqua Martin.
- Vous devez sûrement être le fils d’Évelyne alors ! Elle est la seule à parler français dans le quartier et elle vient toujours le matin chercher deux grands cafés. Lily lâcha un petit rire mignon comme tout.
- Hé bien oui, c’est ma mère. Mais dite-moi, vous, moi et Évelyne sommes les seuls à parler français ?
- Oui, dit elle, les seuls. Je sais que votre mère est québécoise donc, c’est sa langue maternelle.
- Oui, mais vous, comment savez-vous parler français dans ce quartier totalement anglais ? demanda Martin.
- Hé bien, je suis née à Pointe-aux-Outardes et j’ai déménagé très jeune, à 6 ans exactement, avec ma mère à New-York pour de son travail. J’ai évidemment appris à parler français dans ma ville natale et quand j’ai grandi, je suis retourné à Pointe-aux-Outardes pour perfectionner mon français et finalement, je suis ici, au New-Jersey parce que l’histoire et les mythes originant de cette place m’intéressaient beaucoup.
- Vous êtes superstitieuse ? demanda Martin.
Lily se sentait un peu offusquée, mais répondit avec gentillesse :
- Je ne suis pas superstitieuse. De plus, le fait que vous me le demandiez prouve sûrement que vous ne savez pas ce que ce mot veut dire.
- Hé bien, il me semble que superstitieux signifie quelqu’un qui croit aux légendes et aux fantômes.
- En fait, corrigea Lily, superstitieux veut dire une personne qui a des croyances religieuses irrationnelles. »
Martin décida de clore la discussion pour la continuer en lui proposant de sortir vendredi soir. Elle accepta spontanément avec joie, puisqu’aucun homme n’avait démontré de l’intérêt pour elle depuis quelque temps.
Martin était heureux de sa journée : il avait rencontré la majeure partie du voisinage, il habitait dans une chambre d’amis magnifique, il avait rencontré une jeune femme de son goût avec laquelle il avait rendez-vous et il allait peut-être faire partie de la brigade de police du New-Jersey. Cette journée ne pouvait que continuer.
Vendredi arriva enfin ! Non seulement il avait son test physique et oral pour le NJSP, mais il avait aussi un rendez-vous avec Lily. Il se rendit alors à l’endroit où son test allait se dérouler.
Bien assis, il observa attentivement la feuille devant lui ; le plan du test était si simple qu'il était sûr de réussir.
C'est pourquoi Martin trouva ce test relativement facile jusqu’à ce qu’il entende qu’il devait le faire 5 fois. Il réussit et se classa parmi les meilleurs. Il pensa que toutes ces heures d’entraînement au gym du campus lui avaient servi grandement dans l’exécution de cet examen. Il se dirigea ensuite dans une pièce où il était seul avec un officier vétéran du NJSP. Ce vétéran lui posa des questions sur le métier de policier et Martin répondit avec toute franchise et grande précision.
Enfin de retour à la maison, il prit une bonne douche chaude et se prépara pour aller à son rendez-vous. Il mit une belle chemise noire avec les deux boutons en haut détaché, un jean bleu foncé et des souliers noirs. Il peignit ses cheveux rapidement et les modela d’une coupe de style de travers. Il descendit au rez-de-chaussée et sortit dehors. Il alla chercher Lily chez elle; elle habitait à trois maisons de chez ses parents. Arrivé chez elle, il la trouva ravissante : un jean bleu et un chandail à manches courtes qui révélait ses magnifiques courbes. Tout de même, Martin s’exclama avec un brin de discrétion dans sa voix:
« Tu es magnifique !
- Tu ne dis pas ça juste parce que j’ai des gros seins, n’est-ce-pas ? demanda Lily, avec humour.
- Mais bien sûr que non ! Juste un petit peu.
- Très drôle. Qu’avais-tu prévu pour la soirée ?
- Hé bien, commença Martin, j’ai cru bien de commencer avec un petit restaurant, j’en connais un bon à deux pas d’ici, et ensuite, on pourrait aller voir un film si ça te tente.
- Oui, ça me semble une très bonne idée comme soirée.
- Parfait, viens, suis moi. »
Sur le chemin vers le restaurant, ils placotèrent de tout et de rien ; ils apprenaient à se connaître lentement, mais sûrement. Bref, ils passèrent une soirée merveilleuse. Le restaurant lui avait paru un peu cher, mais rien n’était trop beau pour Lily. Ils allèrent également au cinéma, comme l’avait proposé Martin. Elle voulait voir un film d’horreur, mais la moitié du temps, elle était collé sur Martin tellement le film lui faisait peur. En fait, la soirée finie, Lily utilisa le prétexte qu’elle avait eu tellement peur durant tout le film d’horreur qu’elle ne voulait pas rester seule et en profita pour inviter Martin chez elle. Bref, on peut dire que Martin avait eut beaucoup de chance… euh, attendez, je vais voir… non, il a eu vraiment BEAUCOUP de chance.
Le lendemain, il partit tôt, mais réveilla Lily avant pour ne pas avoir l’air d’un con et simplement quitter après la chaude nuit passée à ses cotés. Il lui dit au revoir et l’embrassa avant de partir. Il lui promit de retourner la voir plus tard dans la journée au café. Il retourna chez ses parents et remarqua, avec surprise, qu’une lettre était sur son lit. Elle venait du NJSP. Il l’ouvrit délicatement et la lut rapidement. Il eut alors la surprise de sa vie. Juste après une journée d’attente, le NJSP l’avait engagé en tant que patrouilleur ! Martin était si heureux qu’il poussa un cri de joie. Ses parents se réveillèrent en sursaut et coururent vers la chambre de Martin :
« MON DIEU MARTIN ! Qu’est-ce qui se passe ? demanda sa mère, affolée.
- MAMAN, MAMAN ! J’AI ÉTÉ ACCEPTÉ DANS LA JNSP, hurla Martin.
- Pas la peine de crier, j’ai entendu.
- Non mais maman, je suis l’homme le plus heureux de la terre !
- Hé bien, félicitations mon grand. Vien me rejoindre en bas, je vais te préparer un bon déjeuner et tu me raconteras tout ça ainsi que ta soirée d’hier. »
Martin était si excité qu’il s’empressa d’appeler son nouveau patron pour le remercier. Il descendit et raconta à sa mère sa conversation avec son patron au téléphone et lui raconta sa soirée avec Lily. Plus tard dans la journée, il fit un bond au café pour saluer Lily. Il lui raconta qu’il avait été accepté dans la NJSP. Lily était très heureuse pour lui. Martin partit au poste où il allait travailler dorénavant et on lui présenta son partenaire de patrouille. Il s’appelait Seth Grolan. Celui-ci travaillait auparavant dans une prison en tant que gardien de sécurité. Il était d’une dureté extrême. Il était du genre qui n’avait peur de rien, il était très résistant et avait un bon cardio et en plus, il lui raconta le souvenir d’un criminel qui, comme on le dit en bon québécois, l’avait fait chier et qui lui avait laissé une cicatrice à l’œil droit lézardant le haut de sa joue jusqu’à 1 ou 2 centimètre en haut du sourcil. Ils se présentèrent ainsi l’un à l’autre :
« C’est toi Martin ? dit Seth.
- Oui, c’est moi, répondit Martin.
- Super, c’est cool de te rencontrer. Je sais que j’ai l’air d’un dur à l’extérieur, mais à l’intérieur, je suis encore plus dur.
- D’accord… Donc, si tu es le plus dur d’entre nous-deux, tu t’occupes de tout contact physique violent, c’est ça ?
- C’est qu’il comprend vite le petit Martin ! dit Seth, ironiquement.
- Serais-tu en train de m’insulter ? demanda Martin, outré de ces propos.
- Haha, désolé, c’est que j’ai un humour très sarcastique et parfois, je m’emballe un peu trop.
- Sympathique le mec, répliqua Martin d’une manière aussi ironique que son co-équipier. C’est que moi, dit-il, je n’aime pas trop que l’on vienne me chercher de cette façon.
Martin et Seth sortirent de l’immeuble et se dirigèrent vers leur voiture de police.
- WOW ! Toute une voiture ça ! s’exclama Martin.
- Ouais, tu as raison, répliqua Seth, c’est une très belle Corvette ZR1, n’est-ce-pas ? Elle est à moi, cette bombe.
- NON ! Pour vrai ? Elle a dû te coûter la peau des fesses !
- Ouais, mais j’ai beaucoup économisé pour la peaufiner tu vois.
- Super, allons patrouiller maintenant. »
Martin était heureux puisqu’il était enfin dans une vraie brigade de police et avec un partenaire en plus ! La semaine qui suivit était plutôt calme pour Martin, et il était impatient, si dans la mesure du possible un événement arriverait, d’arrêter un dangereux criminel. Même si ses journées étaient courtes, il faisait quand même du bon boulot. Il avait même fini par aimer le New-Jersey. Que pourrait-il rêver de mieux ? Il avait décroché un travail qu’il adorait, une vie amoureuse qui se développait au jour le jour avec une petite amie charmante, des parents aimants et compréhensifs qui l’hébergeait chez eux ! Sa vie était parfaite.
Un jour où Martin était sorti avec Lily, ils étaient partis en campagne. Ils ont roulé en voiture jusqu’à un petit boisée. Arrivés, Martin entama une conversation :
« Dis, tu entends ? demanda Martin.
- Non, je n’entends rien, répondit Lily.
- Justement, c’est magnifique comme silence, tout comme toi mon amour.
- Arrête, tu va me faire rougir.
- Mais non, tu ne dois surtout pas, c’est ma façon à moi de te dire je t’aime, c’est tout. Il n’y a rien à dire de plus, sauf que c’est fou comme je t’aime.
- …
- Lily, est-ce que ça va ?
- Bon, je suis désolée, mais il faut que je te dise quelque chose, répliqua Lily.
- Qu’y-a-t-il Lily ? Je suis là, tu peux me parler.
- Ce que je vais te dire est délicat, mais je dois le partager avec toi et m’enlever ce poids. Tu te souviens quand je t’ai parlé de ma mère ?
- Oui, je m’en rappelle, tu m’as dit qu’elle était trop pauvre pour subvenir à tes besoins et que tu avais dû t’occuper de ton existence assez tôt dans la vie.
- Oui, hé bien, ce n’est pas vrai tout à fait vrai ce que je t’ai dit, mentionna Lily.
- Que veux-tu dire ?
- Hé bien… Ma mère m’a pas abandonné, mais pas parce qu’elle n’avait pas d’argent, mais parce qu’elle avait essayé de démontrer à la population la vérité sur ce qu’elle avait découvert un jour des documents secrets provenant du gouvernement dans un poste de police et ce qu’elle a lu l’a choqué.
- Je ne comprends pas trop ce que tu veux dire.
- Je veux dire qu’elle a plutôt voulu me protéger après les découvertes de ces papiers importants qui mettraient en danger ma propre vie ainsi que la sienne.
Martin lui prit les deux mains entre les siennes et tout en la regardant dans les yeux lui dit :
- Lily, ma chérie, raconte moi. Je suis là pour t’aider, et je ne veux pas que tu gardes ce fardeau sur tes épaules. Tu peux me faire confiance. Dis-moi ce qui ne va pas.
Lily prit alors une grande inspiration et dit sa déclaration :
- Ma mère a découvert… des documents sur des personnes qui ont été tué par le gouvernement, mais aucun d’eux n’était coupable d’un crime. Ils étaient coupable d’avoir écrit ou chanter des œuvres qui allait contre la liberté d’expression et la censure en Amériques.
- Et c’est si grave ? J’ai déjà entendu parler d’artistes qui ont écrit malgré la censure et tous ces problèmes sociaux.
- Peut-être, mais ces gens n’étais pas des artistes, c’étais des personnes comme toi et moi ! Et puis, laisse tomber, je ne veux pas te mettre en danger. Ne me force pas, je ne te dirai plus rien. »
Martin était déçu de ne pas savoir ce qui se passait avec Lily. Ils repartirent tranquillement vers leurs chez-soi à chacun.